L’école égalitariste au service du capitalisme financier
Le but de l’école n’est plus la transmission du savoir, mais l’égalité. L’école a pour finalité d’égaliser les enfants et de leur enseigner l’égalité. L’ignorance constitue une composante délibérée du développement de la société post-moderne. D’où une volonté de déculturation et une disposition à l’abrutissement des masses. L’économie politique considère les individus comme des atomes unifiés par le Marché auto-régulateur. Tous pareils, tous les mêmes. Ainsi, les gouvernants politisent l’école, soumettent l’école à l’idéologie mondialiste libérale-libertaire, appliquent les principes égalitaristes, réfutent le savoir au profit de l’urgence pratique et de l’actuel.
La politisation de l’école s’exerce sous forme d’égalitarisme, selon un processus historique et idéologique. L’échec scolaire s’est retrouvé dans tous les pays qui ont appliqué des principes égalitaristes, l’URSS, les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Suède. La crise de l’enseignement en France procède d’un phénomène général, l’échec mondial de ces systèmes pédagogiques, quelles que soient la société et la période. On ne trouve aucun exemple de réussite pédagogique s’inspirant de ces fondements. Plus l’égalitarisme est poussé à l’école, plus son échec est grave, et plus profonde est sa remise en cause.
L’égalitarisme et l’école égalitariste reposent sur une conception erronée de l’homme et de la société. Pendant la scolarité, l’école s’évertuera à façonner l’enfant de telle sorte qu’il s’identifie au modèle humain qu’on lui impose. L’objectif pédagogique est démesuré, l’école devra tout faire, tout apprendre. Ainsi, l’école s’attribue une vocation messianique, et cette vocation cache une tentation totalitaire. L’utopie pédagogique égalitariste masque l’impérialisme social et les intérêts catégoriels de certains. Elle révèle aussi une régression de la fonction enseignante par rapport à l’idéal républicain, la valorisation les talents. Elle concentre ses efforts sur ceux qui ne suivent pas, notamment au moyen de discriminations positives. Dans cette école, il est question de former un « homme total ». Dans ces conditions, l’homme est considéré comme simple produit de son environnement ou simple atome social combinable et interchangeable à volonté. L’école égalitariste prétend créer un homme à son image.
Mais tous les hommes n’ont pas les mêmes potentialités, les mêmes aptitudes, les talents sont multiples et inégalement répartis. L’école ne peut négliger l’hétérogénéité collective, sous peine de gâcher les aptitudes et les talents de chacun. Mais l’homme a une nature culturelle, la culture fournit à l’homme un cadre de disciplines et une armature de principes. L’homme ne peut se passer de normes pour déterminer ses propres actes, c’est à dire pour vivre. Il est indispensable qu’une culture lui soit transmise par l’école. Dans le sens de cette démarche égalitariste, les idéologues détruisent peu à peu les « Humanités », l’histoire, la philosophie, la littérature, les langues anciennes, la géographie. Les Humanités sont particulièrement sensibles aux transformations libérales, capitalisme totalitaire qui intègre les systèmes éducatifs et la culture à sa gestion du monde, infléchissement vers un utilitarisme de toute connaissance, évolution gestionnaire et logique marchande dans le panorama éducatif mondial, règne du management et du modèle d’entreprise, triomphe de l’image, de l’oralité, du virtuel. Les Humanités sont extraites des programmes de scolarisation, et la déshumanisation avance à grands pas. Car il y a un lien entre Humanités et humanisme. Supprimer les Humanités, c’est effacer la pensée, c’est abolir la critique, c’est briser la liberté.
La société moderne a créé un niveau sans précédent d’éducation formelle, et a produit de nouvelles formes d’ignorance. Les progrès de l’inculture concernent la disparition de connaissances indispensables, et le déclin régulier de l’intelligence critique, c’est à dire l’aptitude de l’homme à comprendre dans quel monde il est amené à vivre. Toutes les communautés du monde sont désormais invitées à se plier au règne du paradigme capitaliste. L’hypothèse capitaliste est une variante de la métaphysique du Progrès, commune à tous les idéologues modernistes. Et le mouvement qui transforme l’institution met en place l’École du capitalisme total.
A partir de cette base logistique, les grandes firmes transnationales conduisent la guerre économique mondiale. Les élites mondiales assignent un cahier des charges à l’école. Le système doit conserver un secteur d’excellence et des compétences techniques moyennes. Ces objectifs assignés à l’école supposent une double transformation décisive. D’une part, les enseignants abandonnent leur statut de sujets supposant savoir, endossent le statut d’animateurs. D’autre part, l’Ecole devient un lieu de vie, démocratique et joyeux, un espace ouvert à tous les représentants de la cité, à toutes les marchandises technologiques et « culturelles ». Dans la guerre qu’ils doivent conduire contre les classes populaires, le capitalisme français et la gauche française exploitent tous les lieux communs de Mai 68, les méthodes et les réformes progressistes. Le capitalisme réalise l’utopie qui lui a donné naissance, à savoir l’harmonisation de tous les intérêts humains par la main invisible du marché mondialisé. Les marchés financiers deviennent les principaux ordonnateurs du monde. L’organisation mondiale du divertissement entre dans sa phase industrielle, et la jeunesse est la première cible. Ainsi, l’abandon des contraintes culturelles n’est pas libération, mais retour au chaos primitif de l’homme inadapté. Dans ce contexte, des structures, des principes, des fausses promesses, consolident et renforcent l’école capitaliste.
La loi d’orientation sur l’école de 1989 consacre la victoire du pédagogisme. L’expression « l’élève au centre du système scolaire » traduit un renversement de perspectives en matière d’éducation. Mais la science pédagogique est la science des dupes car la pédagogie ne peut être assimilée à une science. L’enfant est devenu le cobaye des expériences conduites par des démiurges, formateurs demi-dieux qui testent leurs découvertes « géniales ». En fait, selon les instructions du 18 Janvier 1887, « l’éducation n’est pas une science, c’est un art. L’art d’incliner la volonté libre vers le bien ». L’art d’instruire ne peut vraiment atteindre son but que s’il y a transmission de quelque chose, d’un style ou d’une connaissance. La pédagogie de l’école dite nouvelle fait de l’enfant le centre des considérations pédagogiques. D’où un mépris des contenus de l’enseignement. Les termes employés sont d’aujourd’hui, mais l’idéologie qu’ils véhiculent date d’hier, car le maître de cette pédagogie demeure Rousseau. Rousseau qui s’exclame: « Vous n’imaginez pas comment, à 20 ans, Emile peut être docile. Je lui laisse, il est vrai, l’apparence de l’indépendance, mais jamais il ne me fut mieux assujetti ». Emile assujetti, et l’adolescent moderne assujetti ont les mêmes sources. La pédagogie laxiste des libertaires désire éviter « tout traumatisme » aux enfants. Mais le passage qui mène l’enfant vers l’homme ne peut être traversé dans la facilité. Cette mue implique au contraire un effort, un dépassement.
L’école pédagogiste-gauchiste, soumise à l’idéologie mondialiste, applique les règles du capitalisme et professe le dogme de l’égalitarisme. L’égalitarisme déclare l’égalité absolue de tous les hommes, sous tous les aspects, civil, politique, économique, social. L’égalitarisme annihile l’aspect devoir de l’égalité pour ne retenir que sa composante droits. Ainsi, la bourgeoisie gauchiste renforce ses positions et rend les classes inférieures dociles. Elle substitue un monde d’assistanat à une société entrepreneuriale. En cela, le sabotage de l’école publique est une composante du système égalitariste. Au contraire, l’égalité est facteur de progrès, facteur d’équilibre de la société, facteur de l’état de droit. Elle conditionne une organisation sociale donnant à chacun en fonction de ses mérites. Et l’enseignement de l’égalitarisme passe par l’enseignement de la théorie du genre. Pour les théoriciens, l’identité sexuelle masculine et féminine, appelée genre, serait uniquement le résultat d’une construction sociale. Le corps sexué ne dit rien de notre personne, n’est qu’un simple objet, source de plaisir. Plusieurs vecteurs diffusent cette idéologie à l’école, les cours, les activités, les manuels, les spectacles dans le cadre scolaire, les outils égalité filles-garçons, l’éducation sexuelle.
L’égalitarisme récuse l’émulation, ce sentiment qui pousse à égaler ou surpasser quelqu’un. L’égalitarisme récuse la sélection, cette action de choisir les personnes qui conviennent le mieux pour un travail donné. Mais l’émulation et la sélection existent dans les faits, sournoisement. Depuis 1970, la gauche nivelle, impose, égalise, et exalte le « progrès sociétal », le progressisme. La gauche vide le trésor culturel et moral de la France. Toutes les composantes de la gauche. Enfin, la politisation de l’école s’inscrit dans le cadre du capitalisme financier triomphant. Cette politisation ne propose qu’un seul modèle, le modèle néo libéral-libertaire et mondialiste. La politisation de l’école implique une adaptation au monde commercial et technologique. Ainsi, l’idée que la connaissance n’a plus d’importance est le plus grand mythe des pédagogistes. Il faut adapter l’éducation à l’économie, comme si l’économie et le capital devaient régenter l’école. La politisation fait que l’Education Nationale ressemble à l’URSS des années 1950-1980. Les réformes sont la maladie infantile de l’école capitaliste.Toutefois, ne nous méprenons pas. L’égalitarisme s’exerce aux dépens des enfants issus du peuple, et profite aux enfants issus de la haute bourgeoise capitaliste. Bourdieu n’a pas éradiqué la reproduction de classe, il l’a amplifiée. Le formatage est tel que de nombreux Français ne comprennent pas les dérives totalitaires et les enjeux du mondialisme.
La « modernisation » de l’école a des sources idéologiques, le mondialisme, le néo libéralisme. Cette idéologie n’a rien à faire de l’instruction, de la culture, du raisonnement, de la morale, de l’esprit critique. Elle vise à éduquer la jeunesse, à former une jeunesse déculturée, malléable, flexible, soumise. Elle prépare aux métiers du commerce, de la finance et de la technique. L’école est transformée en un lieu de vie propice à ce façonnement.Tout se conjugue pour servir le même objectif mondialiste, libéral libertaire. L’école gauchisée
est bien devenue une école capitaliste. Et la gauche, les quatre gauches, le libéralisme, le socialisme, le marxisme, le gauchisme, s’accommodent fort bien du capitalisme financier triomphant. Le but final est de recomposer l’humanité au moyen d’une culture massifiée et exempte de toute attache identitaire, au moyen d’un retour à l’état de nature, à la Tradition primordiale, dans l’asservissement.
Jean SAUNIER
VPF Franche Comté
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Les générations futures signeront “consommateur 1” (ou 2 ou 3) ou alors “esclave 1” (ou 2 ou 3) ou bien “dhimmi 1” (ou 2 ou 3 ou 17). Merci aux “messieurs qu’on nomme grands”.
À mon pays, les États-Unis, on a aussi détruit les humanités a l’école et à l’université. Mais ce n’est pas les capitalistes qui l’ont fait et ce n’est pas afin de créer des . Ici les progressistes de l’extrême-gauche gèrent et dominent pratiquement toutes les écoles d’Humanités aux universités américaine. Le but de ces progressistes académiques est la destruction de l’Ouest et en particulier leur propre pays. Ce qu’on voit maintenant aux États-Unis est le commencement. Si les américains de longue-date de provenance européen continuent à ne pas répondre aux attaques contre la culture construite par leurs ancêtres, on perdra le pays. Mes chers amis, j’espère que les patriotes français agissent concrètement avant que les français perdrent la France aux barbares
Il est bien évident qu’il est beaucoup plus facile de tenir et diriger un peuple ignare ,nos autorités ont mis ce système en place depuis des années , déjà sous Giscard , très aggravé sous Mittoche puis accéléré par tous les successeurs , n’oublions pas les dégâts qui vont continuer d’apparaître depuis le passage de Naja vendue belle qui sème sans oublier les Peillon et autres en passant par le sournois de la culture et ses ardoises à Blois , sans valeur mais toujours très influent tant qu’il n’a pas réalisé qu’il est lui aussi soumis à une culture d’avant la découverte du feu pour détruire le plus rapidement possible notre civilisation … d’ailleurs il reçoit même l’aide de nos dirigeants , Castan…Catastrophe en tête . Enfin , de quelle façon serait-il possible “d’assimiler ” des individus qui ont perdu leur culture et veulent détruire la notre , juste pour montrer qu’ils existent . Si ces gens là étaient seulement un peu honnêtes , ils ne se battraient pas pour amasser toutes les aides qui existent , ils ne veulent plus vivre dans leur pays , se réfugient en France et n’apportent que leur mer.. misère . Si nous avions un vrai gouvernement , les aides seraient déjà coupées .Super Micron doit jubiler , il est a l’abri , sur une autre planète , un autre monde et se fout de voir la France devenir “les chiottes” du monde . Soit il est encore plus malade qu’il ne paraît soit il est d’un cynisme inouï avec l’actualité ,en effet , ce qui se passe à Dijon et autres villes ,grandes et moyennes ,n’est qu’une pré-guerre civile . Aux larmes citoyens !
Très intéressant…
Je me permets d’ajouter ceci :
Classement PISA
Concrètement, PISA mesure les connaissances et compétences acquises de jeunes des quatre coins de la planètes et la performance des systèmes éducatifs des pays tel que l’entend l’OCDE. Avec pour slogan : “Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent”. En 2019, la France était arrivée à la 26e place sur 70 :
Les notes de la France sont stables… et ce n’est pas exactement une bonne nouvelle. L’école française produit toujours de très bons élèves, mais reste l’une des plus inégalitaires au monde. C’est ce qui ressort du dernier bulletin mondial des systèmes scolaires de la planète, publié ce Trop d’indiscipline en classe
Ce sont les jeunes eux-mêmes qui l’affirment, corroborant un constat déjà dressé par leurs enseignants : il y a trop de bruit dans les salles de classe. Un jeune de 15 ans sur deux déclare qu’il y a du chahut ou du désordre dans la plupart des cours, et un quart dans tous les cours ! Un niveau inquiétant qui place l’Hexagone très bas dans le tableau des élèves sages. « Il n’y a qu’en Argentine et au Brésil où l’indice du climat de discipline est inférieur à la moyenne observée en France », indique l’étude de l’OCDE.
D’une manière générale, « les pays les plus performants de Pisa sont ceux qui investissent massivement dans la revalorisation du métier d’enseignant, et dans la formation ».
Nous avions La fabrique du crétin ou La mort programmée de l’école de Jean-Paul Brighelli : Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu’on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d’années ce qui fut l’un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes ? En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses ” preuves ” : l’école a cessé d’être le moteur d’un ascenseur social défaillant. Ceux qui sont nés dans la rue, désormais, y restent. Dès lors, que faire ?
Nous avons maintenant « La Fabrique du crétin digital » :
Les dangers des écrans pour nos enfants de Michel Desmurget : La consommation du numérique sous toutes ses formes – smartphones, tablettes, télévision, etc. – par les nouvelles générations est astronomique. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d’écran. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 45. Entre 13 et 18 ans, ils frôlent les 6 h 45. En cumuls annuels, ces usages représentent autour de 1 000 heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d’une année scolaire), 1 700 heures pour un écolier de cours moyen (2 années scolaires) et 2 400 heures pour un lycéen du secondaire (2,5 années scolaires).
Contrairement à certaines idées reçues, cette profusion d’écrans est loin d’améliorer les aptitudes de nos enfants. Bien au contraire, elle a de lourdes conséquences : sur la santé (obésité, développement cardio-vasculaire, espérance de vie réduite…), sur le comportement (agressivité, dépression, conduites à risques…) et sur les capacités intellectuelles (langage, concentration, mémorisation…). Autant d’atteintes qui affectent fortement la réussite scolaire des jeunes.
« Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle », estime Michel Desmurget. Ce livre, première synthèse des études scientifiques internationales sur les effets réels des écrans, est celui d’un homme en colère. La conclusion est sans appel : attention écrans, poisons lents.
L’intelligence humaine est distribuée selon la courbe de gauss, que connaissent bien tous les statisticiens: il y a peu de génie et peu de “crétins des alpes” le plus grand nombre se situant autour de la moyenne: médiocrité en deçà intelligence au delà., L’égalité, c’est le nivellement par le bas: plus le niveau est bas plus il est accessible par le plus grand nombre. Le résultat de l’école gauchiste que nous avons laissé mettre en place a, paradoxalement, pour effet pratique de laisser le capital et le mondialisme réguler l’école par une spécialisation de plus en plus pointue, qui ne permet ni de progression hors de cette spécialité, ni la possibilité de changer d’orientation sans repartir par la base. On en revient à l’idéal marxiste du pion interchangeable et jetable à volonté. L’école actuelle est devenue un lieu d’endoctrinement où l’on enferme les esprits dans des conceptions absurdes nés de doctrines absconses et contre nature.
Le pire est la “discrimination positive” ca non seulement nos zélateurs font table rase de la méritocratie promotionnelle, mais oubliant et profanant le sacro saint dogme de l’égalité organise des passe droits “au faciès”…! Daniel Rops parlant de la période carolingienne constatait que: “…quand une masse humaine déjà civilisée prétend intégrer une autre masse encore primitive, l’influence du vaincu sur le vainqueur ne peut être que désastreuse…!” Je pense que cette constation historique est de nos jours particulièrement d’actualité: Il est dommage que les êtres incultes qui nous gouvernent n’en aient pas connaissance, cela leur ferait peut-être réfléchir sur l’insertion et le vivre ensemble.
Boulevard Voltaire : Vers un Big Brother éducatif ?
https://chaosinformation.wordpress.com/2020/06/20/boulevard-voltairevers-un-big-brother-educatif/#respond